Adopter auprès d’une association un animal réhabilité de laboratoire est une démarche louable, éthique et responsable, qui permet à des animaux ayant servi la science à divers niveaux de connaître une retraite paisible et bien méritée au sein d’un foyer. Cette démarche permet ainsi de limiter les euthanasies d’animaux en pleine santé, de réduire le nombre d’animaux “utilisés” par la société moderne et de participer à l’amélioration des conditions de vie des animaux domestiques, en soutenant des organismes soucieux du bien-être animal.

Pourquoi adopter un lapin réhabilité de laboratoire?
Un lapin retraité de laboratoire, c’est quoi?

La grande majorité des lapins de laboratoire sont des néo-zélandais, albinos aux yeux roses. CC THE ORIGINAL TURTLE

La grande majorité des lapins de laboratoire sont des néo-zélandais, albinos aux yeux roses. CC THE ORIGINAL TURTLE

* Pourquoi adopter un animal réhabilité de laboratoire?

Il existe plusieurs bonnes raisons d’adopter un animal réhabilité de laboratoire ; ou peut-être est-il plus juste de dire qu’adopter un animal réhabilité de laboratoire a des conséquences bénéfiques à plusieurs niveaux.

  • Faire une bonne action :

Bien souvent, c’est leur sensibilité et leur compassion qui amènent les gens à adopter des animaux réhabilités de laboratoire, afin de permettre à ces animaux qui ont permis des avancées techniques et médicales de la société de couler une retraite paisible. Ainsi ces adoptants, que l’on ne remerciera jamais assez, offrent aux animaux de laboratoire, reconnus par la Charte nationale portant sur l’éthique de l’expérimentation animale comme “des êtres sensibles, capables de souffrir, dotés de capacités cognitives et émotionnelles et ayant des besoins physiologiques et comportementaux”, la chance de connaître un autre mode de vie, plus conforme à leurs besoins physiologiques et psychologiques, mais également de découvrir d’autres aspects inconnus de la vie en communauté, de la nature, du jeu, de la relation avec l’humain, etc.

  • Limiter le recours à l’euthanasie non médicalement justifiée :

Si aucun texte ne prévoit le recours systématique à l’euthanasie des animaux utilisés à des fins expérimentales arrivés en pleine santé en fin de protocole, elle est pourtant usuellement pratiquée, faute de solution alternative organisée au plan national. L’adoption de ces animaux par des particuliers permet de proposer une alternative concrète. Diffuser le concept de réhabilitation auprès des professionnels de la recherche et du grand public permettra ainsi, progressivement, de rendre l’euthanasie moins systématique.

  • Responsabilité civique :

Peut-être une solution devrait-elle être trouvée au niveau national pour éviter l’euthanasie à ces animaux en pleine santé. Toutefois et en attendant, chaque maillon de la chaine a sa responsabilité, et toutes les personnes qui consomment de la viande, se vaccinent ou se soignent – elles, leurs proches ou leurs animaux de compagnie – portent la responsabilité de l’expérimentation animale et donc de ces animaux utilisés à des fins expérimentales et de leur devenir.

  • Réduire la consommation d’animaux par la société :

La société moderne est malheureusement très consommatrice d’animaux :

– animaux élevés pour usage alimentaire (plus d’un milliard en France)
– animaux élevés comme animaux de compagnie (environ 63 millions en France)
– animaux élevés pour la recherche médicale (environ 2,2 millions en France)
– animaux élevés dans les zoos

Bien que le pourcentage d’animaux utilisés à des fins expérimentales soit faible (de l’ordre de 0,2%), la réhabilitation permet, à son échelle, de diminuer la consommation d’animaux de la société, en limitant à la fois le nombre d’animaux euthanasiés sans raisons médicales dans la recherche et le nombre d’animaux nés pour être des animaux de compagnie. Retour au sommaire

Lapine Dutch-belted à sa sortie de laboratoire. DR

Lapine Dutch-belted à sa sortie de laboratoire. DR

* Un animal retraité de laboratoire, c’est quoi?

C’est un animal de grande taille (près d’un kilo pour les rats mâles adultes, plusieurs kilos pour les lapins) et souvent albinos (souris, rats, cobayes, lapins).

C’est un animal qui n’a jamais vécu dans un environnement domestique et qui a beaucoup à apprendre à ce niveau ; mais c’est aussi un animal qui n’a jamais été maltraité ni abandonné. C’est un animal habitué à être manipulé sur une base quotidienne depuis qu’il est petit, et qui a été sélectionné au fil des générations pour cela. Ce ne sont donc pas des animaux agressifs ni fuyants, mais de caractère plutôt sympatique qui pourront se révéler d’excellents animaux de compagnie avec un peu de temps et de patience.

  • Un animal craintif ?

S’il ne s’agit pas d’animaux agressifs, ils peuvent par contre se révéler craintifs, du fait de leur histoire en laboratoire d’une part, mais aussi par le choc que peut représenter la sortie de laboratoire après une longue période : espace, bruits, odeurs, personnes et situations inconnues… Ce comportement n’est toutefois pas systématique et s’avère, dans la majorité des cas, réversible.

  • Un animal à la santé plus fragile ?

Les animaux de laboratoire ont toujours vécu dans environnement stable et propre, voire aseptisé. Cet isolement total fait qu’ils ont été peu (voire pas) exposés aux pathogènes qui peuvent se trouver dans la nature (air, insectes, nourriture naturelle…), et qu’il sont donc potentiellement peu immunisés et plus fragiles. Par précaution, l’association White Rabbit n’effectue pas de placement d’animaux pour une vie en extérieur.

  • Un animal qui a beaucoup à apprendre :

Les animaux de laboratoire ont tout à apprendre de la vie domestique dans sa complexité – être propre, ne pas faire de bêtises, cohabiter avec des enfants, des congénères ou d’autres animaux, avoir un petit nom… – mais également dans sa simplicité – marcher sur un sol glissant type carrelage ou parquet, se mettre debout sur ses pattes arrières, grimper, monter et descendre de meubles et d’escaliers, manger des aliments frais…
Cet afflux de nouveautés doit se faire en  douceur, avec du temps et de la patience, et au rythme de l’animal. Retour au sommaire

* Lire aussi :
Adopter en association
Les besoins du lapin
Les lapins à l’adoption
Déposer une demande d’adoption